Journal de bord d’un séminaire ou la découverte de MISSION HUMANITAIRE
Samedi 12h30 : Départ de Loches où nous sommes arrivées jeudi à l’aube à notre point de chute familial et nous nous dirigeons sur les conseils de « Ma pi » vers Ste Maure puis Azay le Rideau. Allure promenade sur des routes si droites que nous nos étonnons toujours de découvrir ici après notre quotidien de routes sinueuses de notre arrière pays niçois.
13h40 : Arrivée à la maison familiale d’Azay-le-Rideau où le ton est donné dès notre entrée dans le réfectoire où une tablée d’intervenants de l’ONG et de leur famille nous invite sans façon à partager leur repas. C’est simple, chaleureux, convivial, et nous nous laisserions bien convaincre de goûter au riz et à la viande épicée concoctés par le responsable de l’ONG au Bénin, si nous n’avions pas déjà grignoté avant de partir et n’étions pas un peu intimidées.
Les participants du séminaire arrivent peu à peu et s’installent autour des tables : les conversations s’amorcent. Il y a ceux, des « anciens » déjà qui se connaissent, se retrouvent, s’embrassent… et puis les nouveaux comme nous qui observent, découvrent et essayent de rassembler mentalement les pièces du puzzle…
Le café nous réunit, nous rapproche. Les gâteaux « maison » de Corinne nous le confirme : nous venons de mettre les pieds dans une grande famille.
14h30 : Direction salle de réunion, en fait une salle de classe où nous nous installons en bons élèves pour la présentation par Thierry le responsable de l’ONG. Présentation des intervenants, distribution de la plaquette de l’ONG et visionnage d’un film de sensibilisation.
Présentation des participants : les anciens, ceux qui sont déjà partis en mission et qui pour certains vont repartir, cette fois au Bénin. Nous écoutons, curieux de saisir au travers de quelques phrases, un peu de leur vécu, de leur enthousiasme.
Les nouveaux, un peu intimidés, mais tous avec l’envie farouche de donner, de partager, de partir…et puis Gisèle ancienne dans l’humanitaire mais nouvelle dans l’ONG qui revient d’Haïti et nous raconte sa mission, sa vision de cette catastrophe. Haïti qui a été pour la plupart des nouveaux ici présents le déclencheur, l’urgence à agir, ici et ailleurs.
17h00 : Après la pause, l’équipe en partance pour le Bénin se réunit pour peaufiner les modalités de la mission et du départ pendant que nous, les nouveaux, nous regroupons autour de Thierry qui tente de juguler à coup de Doliprane et d’homéopathie un accès de fièvre et une migraine d’enfer pour nous parler des missions et répondre à nos questions.
20h00 : Regroupement, apéritif et dîner élaborés par Corinne et sa petite famille ainsi que des amis. Carine la responsable médicale nous initie au chant de ralliement ; Thierry tente de suivre mais capitule vaincu par la fièvre, rouge, suant et frissonnant, part se coucher armé de paracétamol.
22h00 : Nous nos réunissons dans la salle où est stocké le matériel médical (dons) afin de trier les médicaments. Oui « ensemble c’est tout » : en moins d’une heure ceux-ci sont triés par famille, dates de péremption vérifiées, le matériel recensé, contrôlé, empaqueté.
23h00 : Nous faisons honneur aux tartes de Corinne avant de retrouver, qui son hôtel, sa chambre à la MFR, et nous notre escale familiale à Loches.
Sur la route on débriefe, Nolwenn et moi. On continue en préparant nos bagages pour le lendemain puis en rangeant la maison. A 3h00 du matin, nous ne dormons pas encore… la « sauce » prend… rapidement.
8h00, dimanche matin : C’est reparti, fatiguées mais enthousiastes, sacs prêts, sandwiches pour la route, fromage de chèvre et rillons pour le mari resté au bercail, nous sommes parées.
09h00 : Retrouvailles autour d’un café. On est tous plus détendus, puis matinée consacrée à la mission au Bénin. Carine nous parle des grands axes santé de cette mission tandis que la pédiatre d’origine Béninoise précise les particularités de son pays et qu’Alain Béninois également nous fait un topo détaillé sur la situation historico-géo-politico-économique de son pays d’origine ainsi que du programme des interventions prévues lors de cette mission. On touche là au cœur du sujet, le tout est ponctué d’anecdotes, et nous prenons conscience de l’étendue mais aussi des limites de nos moyens.
13h00 : La matinée s’achève, riche en informations. Nous sommes en mesure de mieux cerner les objectifs de l’ONG et de cette mission. Pour ceux qui partent c’est déjà à j-33 le début de la fièvre du départ. L’équipe se connaît maintenant et fait déjà corps.
Une « nouvelle » fête son anniversaire et débouche le champagne ; hélas pas d’alcool pour nous qui devons prendre la route au plus tôt. Plus de 1000 kms nous attendent et nous devons à regret prendre congé.
Ce séminaire nous confirme ce que nous avions pressenti lors des précédents échanges via Internet, MISSION HUMANITAIRE est au cœur de l’humain aussi bien pour les populations ciblées que pour ses intervenants.
Nous avons des étoiles plein les yeux, mais la tête sur les épaules : nous sommes sûres de vouloir partir reste à décider Où ? Ensemble si c’est possible ou séparément, pas de problème, où les deux. Et si pour moi cela ne pose pas de problème, Nolwenn résume de façon lapidaire sa situation : « Il va falloir vite gagner plus de sous » donc faire des extras pour constituer le pécule nécessaire. Mais nous sommes bien décidées, alors…A BIENTOT !